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L'âge d'or de la république maritime d'Amalfi

La naissance de l'État amalfitain est l’évènement majeur de la séparation des deux grosses entités politiques territoriales constituées par le duché byzantin de Naples et la principauté lombarde de Benevento.

Le territoire de l'État amalfitain comprenait la côte qui va de Cetara à Positano, la chaîne des Monts Lattari avec Scala, Tramonti et Agerola, le territoire de Lettere, Pimonte et Gragnano, l'île de Capri et le petit archipel des Sirenuse. Les frontières étaient gardées par des châteaux et des fortifications.

Amalfi développa une politique habile avec les deux empires et les autres états italiens pour sauvegarder ses intérêts commerciaux et défirent même les sarrasins qui convoitaient leur commerce.
Le rôle d'Amalfi dans la politique méditerranéenne médiévale fut souvent de médiation entre civilisations diamétralement opposées : dont les empires arabes, byzantins, et l’empire d’occident romain germanique.

Dans un premier temps, s’exerçait la République,  avec deux "préfets" élus annuellement à partir d’environ 859, puis leur succédèrent des "juges", et finalement des "ducs doges" en 958, qui la transformèrent en une sorte de monarchie ducale.
Leur élection étaient formellement soumises à l’approbation des empereurs d'Orient, mais en réalité la ville s'administrait en totale liberté, avec ses, lois, ses magistrats et sa monnaie.

Depuis le VIIIème siècle, les Amalfitains étaient présents dans la Méditerranée orientale pour des raisons commerciales et dans les principaux centres de l'Orient byzantin et de l'Afrique arabe, où ils donnèrent la vie à de véritables colonies avec maisons, églises, monastères et hôpitaux, qui s'administraient au moyen des lois de la mère patrie.
 
Les exigences de défense et le commerce maritime poussèrent souvent Amalfi à s'allier avec les sarrasins et Ludovico II, contre les byzantins qui voulaient rétablir la souveraineté de l'empire d'Orient. L'alliance avec les sarrasins fut de toute façon instable et peu durable. En effet, en 915, ceux-ci sont battus après une furieuse bataille, et expulsés définitivement du territoire amalfitain.

En 920, toujours par la main des amalfitains, ils furent chassés de Reggio Calabria.

Tout au long du Xème siècle et au début du XIème, les amalfitains connurent une expansion commerciale et une solide prospérité économique en occupant en Méditerranée la place qu’occupèrent plus tard Pise et Gênes.

Le commerce

Le commerce de l'Amalfi médiévale s’effectuait selon un cycle triangulaire, qui avait comme sommets l'Italie, l'Afrique septentrionale arabe et l'Empire de Byzance. Les bateaux d'Amalfi appareillaient chargées de bois en faisant le tour des centres arabes de la côte africaine ; ainsi les Amalfitains vendaient le bois en échange d'or.
Dans une seconde phase ils rejoignaient les côtes syro-palestiniennes et Byzance, où ils acquéraient épices, pierres précieuses, étoffes, objets de luxe, et dans une troisième phase ils revendaient en grande partie à l'Italie, en remontant jusqu'à Ravenne et de là, en naviguant sur le Pô, même jusqu’à Pavie.
Ce cycle triangulaire du commerce amalfitain enrichit énormément les habitants de la république canotière à tel point que des puissances ennemies projetèrent de la conquérir.

La richesse d'Amalfi fut telle à cette période qui Guglielmo Appulo écrivit qu'aucune ville était plus riche en or, argent et en richesses de toute sorte et qu’il s’y rencontrait des arabes, des siciliens, des africains et même des indiens.

Au Xème siècle elle frappa son sou d'or, et le tari d'or et d'argent, qui étaient en circulation dans l'empire grec, en Afrique et dans les principautés lombardes. Ces monnaies étaient semblables à celles des musulmans, marquant en cela le fait que les rapports commerciaux étaient plus développés avec les arabes qu'avec les byzantins.

D’ailleurs, les techniques de production du papier apprises du monde arabe furent employées à Amalfi.

La marine

Amalfi sur tout le Moyen âge eut une flotte puissante et nombreuse, dont il faut nécessairement distinguer les flottes militaires et mercantiles.
La flotte militaire fut plusieurs fois victorieuse, surtout dans les batailles contre les Arabes en « défendant » le christianisme, comme lors du célèbre épisode d'Ostie (849), lorsque les navires amalfitains contribuèrent pour beaucoup à sauver Rome de l’attaque d'une puissante flotte musulmane.
Pour la construction des bateaux de guerre Amalfi avait un arsenal dont les restes des murs subsistent aujourd’hui. Il s’agit de l'unique exemple survivant connu d'un arsenal médiéval, du moins en Italie méridionale.
La structure survivante montre des signes évidents de restaurations effectuées en 1240 et en 1272, quoique l'édifice soit documenté au XIème siècle. Y étaient construites les coques des galères de combat, à 120 rames. Les navires marchands, à coque basse, étaient construits sur les arenili, et par conséquent, étaient désignés sous le terme byzantin de « scaria ». Le scarium de l'Amalfi médiévale se trouve aujourd'hui sous la mer face à la ville, où de récentes découvertes ont mis au jour des quais et des ponts d’accostage d'époque médiévale. Les structures portuaires furent irrémédiablement submergées suite à un éboulement sous-marin provoqué peut-être par la puissante tempête de Libeccio, dans la nuit entre du 24 au 25 novembre 1343. Cet évènement donna le coup de grâce à une situation mercantile et canotière déjà sur le déclin.

On explique le succès commercial d’Amalfi aussi par les pratiques maritimes, qui sur une grande partie du globe héritèrent des amalfitains.Il s’agit en effet, non seulement de l'arsenal, mais aussi du code maritime dénommé Tabula de Amalpha et la traditionnelle invention de la boussole.
Une des plus anciennes codifications, la célèbre "Tabula Amalphitana" était le code maritime le plus suivi par toutes les nations maritimes de l'époque. Il réglementait même les rapports entre les membres d’équipages des bateaux affectés au transport de marchandises.
Une version de ce code est conservée dans une copie cartacea seicentesca au Musée municipal, qui fut élaboré entre les XIème et XIVème siècles et dont ses chapitres contiennent de surprenantes informations sur le développement de la société canotière amalfitaine.
Il est maintenant vérifié que ce furent les Amalfitains qui ont inventé la boussole comme  moyen d'orientation marin magnétique dit "à sec", et ils la répandirent dans toute la Méditerranée dans la première moitié du XIIIème siècle. Le mythique inventeur amalfitain Flavio Gioia, en l’honneur duquel il existe un monument en bronze réalisé par l'artiste Alfonso Balzìco, est situé sur la place en face de la mer, n’a en réalité jamais existé ; il s'agit, en effet, d'une erreur d'interprétation dû à des écrivains de la renaissance de l'Italie centrale. Une ancienne tradition amalfitaine se réfère, par contre, à un certain Giovanni Gioia, inventeur d’instruments maritimes.



Au cours du XIIIème siècle, particulièrement profitable pour la societé amalfitaine, outre la réalisation d'une considérable série d'œuvres publiques et de monuments, parmi lesquels le Cloitre du Paradis et la Crypte du Duomo (cathédrale), elle connu quelques importantes innovations dans le secteur maritime, économique et juridique.